La recherche de l’espace perdu

Longtemps je n’ai pas rangé ma chambre.
Parfois, je pouvais laisser trainer mes affaires dans l’espace de vie que m’allouait les adultes responsables de mon être (mes parents donc) des semaines, sans jamais éprouvé le besoin de les toucher, et surement pas de les déplacer pour les poser dans un placard ; c’était l’adolescence et j’avais une chambre.

Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Sans doute parce que je ne suis plus adolescent. Ou alors, c’est que je n’ai plus de chambre. Peut-être ?

J’ai bien changé [SPOILER ALERT : Psychologie de comptoir dans les prochaines lignes]… c’est sans doute qu’en comprenant un peu mieux le monde bordélique tel qu’il est,  j’ai contrôlé mon envie de laisser cette chaussette là, ou ce livre ici. Allez donc savoir… ou alors c’est peut-être la réduction de mon espace de vie qui a forcé le destin pour m’orienter vers une vie plus ordonnée.

« – Oui là, c’est bien rangé comme je l’aime, merci, soupire d’aise mon subconscient. Je suis bien satisfait, encore merci. »

Parce que le rangement, rend heureux tu vois, nous rempli de joie, nous épanoui. Et en vérité je vous le dis, l’avenir de l’homme sera plié en quatre.
Évangile selon Marie Kondo, Chap. 86

Où je me rends compte que mon inconséquence, mon accumulation avait certains effets sur la survie de notre planète

S’il me reste un espace à ranger, c’est celui que j’occupe dans le monde numérique. Un espace que j’ai longtemps cru illimité, sans conséquence pour rien du tout pour les autres, une virtualité bien cool dans laquelle je pouvais entasser tous les trucs, les uns sur les autres, autres dans les uns, une Gigaoctets partouze totale et sans fin où des 1 ténébreux se mélangent aux 0 très coquines… ou l’inverse je m’en fous un peu.

Avec ma boite Gmail (que je gave de newsletters depuis 2005) ou mes autres comptes de stockage en ligne (Dropbox, Drive, Photos, iCloud, etc.), j’occupe une place conséquente dans l’univers en ligne. Eut égard à mon âge (qui est celui de la sagesse qui sied à l’adulte responsable) et mon activité (mon doigt dans le numérique depuis 25 ans), c’est tout à fait normal.

Est-ce à dire que je dois laisser mon monde numérique tel qu’il est ? Et de regarder ailleurs en attendant un effondrement bien rigolo qui nous permettra de retourner à la terre en chantonnant « eh oh, eh oh… » ? Je ne crois pas non.

J’ai fait ma Marie Kondo, et je me suis fait du bien

J’ai donc mis le nez dans les vilains fichiers de ma boite Gmail. Parce que c’est là que cela commence à être de plus en plus visible. J’ai pour le dernier mois, reçu 1600 mails. Dont 1596 sont des newsletters, des notifications, emails de promotions, etc. La valeur de toutes ses informations devrait trouver sa place dans la poubelle qu’on appelle gentiment corbeille chez Google. Mais pour cela, il faut s’acquitter du passage en revue de tous les mails, appuyer sur le bouton « se désabonner », que l’on peut trouver, normalement, sur chacun des mails et de passer au mail suivant. Une tâche que je me suis employé à opérer pour vous ce dimanche pendant une heure. Ma tendinite ne vous dit pas merci. Avec un résultat que je qualifierais d’assez mitigé, ayant réglé leur compte à une cinquantaine d’abonnements (dont un de Groupon : Groupon les gars !!! Sooooooo 2010!).

La malchance accompagne souvent le courageux, l’inverse n’est pas vrai*

Le coude en feu, les yeux qui pleurent, et l’épuisement me guettant, je me suis dit qu’il devait y avoir une autre manière de faire. Je vais vous la faire courte mais après quelques recherches bien senties sur Qwant (il y a une vie hors Google), j’ai mis la main sur cet outil qui a tout de la solution miracle : Cleanfox.
Sur le papier, c’est parfait. Gestion des abonnements, et surtout désabonnements, centralisé. Cela permet de contrôler tout cet amas de pourriels (poubelle + email, vous voyez l’idée qui n’est pas de moi) en un seul endroit et de gagner un max de temps. Ça c’est la promesse du site web.

Mais, et c’est un gros MAIS, il semble que cela ne fonctionne pas vraiment pour mon Gmail à moi… Alors que pour d’autres utilisateurs bien plus chanceux, tout roule. Mon compte Google n’autorise pas la connexion de l’outil, et là je m’écris :   » Oh déception !  » (ce qui étonne fortement mes voisins de co-working familial).

Et de me demander…

Suis-je maudit ? (ouais je surréagis parfois, et alors ?)
Suis-je donc condamner à accroitre mon empreinte carbone tel un dinosaure numérique de l’an 14 (vous l’avez ?) ?
Qui pourra m’aider dans ma quête de légèreté et ma soif de green washing signe d’une époque qui s’achève (l’insouciante adolescence de le Web) pour avancer vers un monde ecolotechnologicoresponsable (la phase de la vie hyper sérieuse qui fait pousser la ride du lion) ?

Des questions importantes et haletantes qui ne trouveront certainement aucune réponse dans mon prochain blog que j’intitulerai : « Babe, laisse moi ton e-mail ! ».

Si d’ici là vous avez des suggestions de solutions ou d’autres paroles de l’autrice connue dans le temps sous le nom de Diams à me soumettre pour faire un beau titre d’article, n’hésitez pas !

Michel Web, Affreurismes, Tome 7, 1983

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